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1st May and its pagan origins

1st May and its pagan origins

D’un pays à l’autre, les événements évoqués par ce jour diffèrent grandement. Pourtant ils sont liés. Bref retour sur les origines du 1er mai avec une petite  visite dans les salles du musée. 

Le 1er Mai, une célébration déconnectée de ses origines païennes ?

Fête du muguet, fête du travail,
jour férié, fête du peuple, Les floralies,
 

Beltaine, nuit de Walpurgis,
arbre de mai, reine et roi de mai,

muguet et racines païennes,
Flore déesse romaine du printemps,
Belteine, jour saint
du satanisme,
fête de la lumière,
 

1er mai 1890 et Congrès de
l’Internationale socialiste à Paris,
Emeutes à Chicago le 1er mai 1886,

Il semble que le muguet aussi appelé lys des vallées, une plante originaire du Japon, soit présente en Europe depuis le Moyen-Age. La plante à clochettes a toujours symbolisé le printemps et les Celtes qui lui accordaient des vertus porte-bonheur.

Dans la Rome antique, le premier jour de mai coïncidait avec les floralies, des fêtes qui se célébraient en l’honneur de Flore, la déesse du printemps et des fleurs. C’était l’occasion de chants, de danses et de processions fleuries. Les prostituées romaines appréciaient particulièrement ces fêtes, car elles considéraient Flore comme leur déesse protectrice.

Flore  MR 1818 Antoine COYSEVOX Marbre Richelieu Entresol
Cour Marly
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Flore RF 265 René FRÉMIN Marbre Richelieu Entresol Cour Marly


                  >

Flore forme un groupe consacré à la forêt avec le Berger flûteur et l'Hamadryade, placé dans le parc de Marly. Le groupe a été porté au jardin des Tuileries dès 1716.
Statue exécutée de 1706 à 1709 pour
la cascade rustique du parc de Marly.
La statue a figuré à la façade du
château de Malmaison de 1801 à 1877.
Flore   RF 1474 BORDON   Vers 1540
 
Denon 1er
salle de la Joconde  salle 6
Bordon est le spécialiste,
très apprécié à l'époque,
de ces portraits à prétexte allégorique dont l'érotisme
est avoué.

Flore est la déesse
de la floraison printanière.

Les courtisanes de Venise, réputées pour leur beauté,
leur élégance et leur culture,
aimaient se faire
représenter
sous ses traits.
La fête de Belteine
est le pendant de la nuit d’Hallowenn.
La signification ancienne du 1er mai
s’est perdue et les pratiques ont
survécu sous la forme de simples
fêtes populaires.
 Les folkloristes qui se penchent
sur les origines plus lointaines
de cette fête découvrent de nombreuses racines païennes.
Le 1er mai commémore le renouveau du soleil. Six mois plus tard (1er novembre), le culte de la nuit s’est christianisé pour célébrer l’immortalité des âmes des trépassés; l’Église en a fait la Toussaint
Le triomphe de Flore      inv 7298 Nicolas POUSSIN     Vers 1627 Richelieu 2ème Nicolas Poussin salle 13
À droite de Flore, dans un char tiré par deux amours, se tiennent Ajax en armure (l'oeillet)
et Narcisse qui lui offrent des fleurs. À gauche, Vénus s'avance, accompagnée d'Amours ;
derrière elle, marche Adonis, porteur d'une
lance et offrant des anémones à Hyacinte
Le Printemps ou Zéphir et Flore couronnant de fleurs Cybèle   inv 3097
 
Antoine-François CALLET Denon 1er Galerie d’Apollon salle 66
  
A la demande de Louis XIV, Charles Le Brun composa à partir de 1663 un décor consacré
à la course du soleil à travers le temps et l'espace. Apollon, dieu romain du soleil, donna à la galerie son nom. Du décor de Le Brun, inachevé,
subsiste trois compositions.

Quand les Romains conquirent d’autres pays, ils apportèrent leurs coutumes. Toutefois, dans les pays celtes, ils découvrirent que, le premier jour de mai, une fête avait déjà lieu, Beltaine.

La veille au soir, autrement dit au début de la journée celte, on éteignait tous les feux. Puis, quand le soleil se levait, les gens allumaient des feux sur les collines ou sous les arbres sacrés, afin d’accueillir l’été et le renouveau de la vie. On sortait les troupeaux et on implorait les dieux de les protéger. Les floralies et Beltaine ne tardèrent pas à se mêler pour ne former qu’une seule fête, celle du 1er Mai. AA151

Chez les peuples germanophones
et scandinaves, Walpurgis était
l’équivalent de Beltaine.
Les festivités commençaient durant
la nuit de Walpurgis avec l’allumage
de feux censés éloigner sorcières
et esprits maléfiques.
Fête de la nuit de Walpurgis en Suède.


 

La nuit de Walpurgis, nommée en l'honneur de sainte Walburge (710-779) est une fête de printemps qui a lieu dans la nuit du 30 avril au 1er mai. Célébrée dans toute l'Europe depuis des temps reculés, malgré les interdits et les excommunications des Églises chrétiennes, elle a été identifiée au sabbat des sorcières. Elle est surtout le symbole de la fin de l'hiver, parfois associée à la plantation de l' arbre de mai à l'embrasement de grands feux.
Jours saints et Satanisme  Le jour le plus important du satanisme est l’anniversaire de naissance.
  Les deux autres jours les plus ‘ saints ' du calendrier sataniste
sont la nuit de Walpurgis et Halloween.
Dans l'ancienne Germanie, on croyait qu'à cette date les divinités du printemps (dieux et déesses de la fécondité) se répandaient dans la nature pour mettre fin à l'hiver. L'Église tenta de discréditer cette fête en transformant les divinités en « diables » et (surtout) en sorcières. De là procède le caractère « magique » et « sulfureux » de la  nuit de Walpurgis. Aujourd'hui, la fête a surtout survécu en Suède.
L’ombre de Samuel  apparaissant à Saül
chez la pythonisse d’Endor inv 584
 
Salvator ROSA 1668 ?
 
Denon 1er étage salle 13
 
  
Le sujet biblique est tiré du
Premier Livre de Samuel (28, 6-14) :
inquiet sur l’issue du combat qu’il s’apprêtait
à livrer aux Philistins, Saül, roi des Israélites, consulta une magicienne qui convoqua l’ombre
de Samuel ; terrifié, il apprit de cette ombre
que Dieu l’avait abandonné et que David
lui succéderait.
L’Église n’avait guère d’emprise sur ces festivités païennes. Au Moyen Âge, de nouvelles coutumes se sont ajoutées ; Hommes et femmes passaient la nuit dans la forêt à cueillir des fleurs et des rameaux en bourgeons afin d’accueillir mai au lever du soleil. On dressait au centre du village l’arbre de mai. Les gens choisissaient une reine et un roi de mai. De tels rites étaient destinés à assurer la fertilité des cultures, la fécondité du bétail et des êtres humains ; mais cette signification s’est perdue et les pratiques ont survécu sous la forme de simples fêtes populaires.

L’arbre de mai perd de sa popularité au XVIIIe siècle
avant de connaître un regain d’enthousiasme sous une apparence plus morale.
Beaucoup de coutumes traditionnellement associées
au 1er Mai, comme la danse
des enfants tournant autour
de l’arbre de mai et agitant des rubans de couleurs vives,
datent de cette époque récente.

Arbre de mai Heures d'Anne de Bretagne mois de mai (XVIe)

https://www.lexilogos.com/mai

La tradition de l’arbre de mai est un rite de fécondité lié au retour de la frondaison. Jadis répandu dans toute l’Europe, ce rite prend son sens dans le cycle du mai traditionnel. L’Eglise dénoncera ses caractères prétendument aliénants, superstitieux, et même sataniques (rites sexuels de groupe, société troublée par la multiplicité des règles, absolutisation des esprits végétaux et animaux). C'est au cinquième Concile de Milan en 1579 que l'Église proscrivit cette tradition et ses rites apparentés, stipulant l'interdiction "le premier jour de mai, fête des apôtres saint Jacques et saint Philippe, de couper les arbres avec leurs branches. Ce folklore est comparable aux nombreuses coutumes célébrant l’arbre, notamment du sapin de Noël ou celle de l'arbre de la liberté établie à la Révolution française (wikipédia)
Les folkloristes qui se penchent sur les origines plus lointaines de cette fête découvrent de nombreuses racines païennesAA152 Le 1er Mai a toujours été la fête du peuple. Les ouvriers chômaient, avec ou sans le consentement de leur employeur. Les rôles sociaux étaient inversés. Le roi et la reine du jour étaient choisis parmi le peuple et les classes dirigeantes faisaient souvent l’objet de moqueries. Des similitudes avec le passé qui elles sont toujours bien actuelles...