Sports metaphors in the New Testament

Métaphores sportives dans le Nouveau Testament

« Si quelqu’un lutte dans les jeux, il n’est couronné que s’il a lutté selon les règles. » « Tout homme qui participe à une compétition se maîtrise en toutes choses. » Les jeux auxquels l’apôtre Paul faisait allusion occupaient une grande place dans la civilisation de la Grèce antique. Dans un tel contexte culturel, il n’est pas étonnant que les rédacteurs des Ecritures grecques aient comparé la course spirituelle des chrétiens à des événements sportifs. L’examen de quelques comparaisons avec les jeux est des plus bénéfiques. - Prêt !
La réussite d’un athlète dépend souvent de son entraineur. Les participants aux jeux devaient affirmer sous serment qu’ils avaient consacré dix mois pleins aux exercices préparatoires. Les chrétiens doivent eux aussi suivre un entrainement rigoureux. Paul a donné ce conseil : « Exerce-toi en ayant pour but l’attachement à Dieu. » (1 Timothée 4:7) Et quel est cet entraineur hors pair ? « Le Dieu de toute faveur imméritée achèvera votre formation, il vous rendra fermes, il vous rendra forts. » - 1 Pierre 5:10
 
L’expression ‘ achèvera votre formation ’ vient d’un verbe grec qui signifie ‘ rendre quelqu’un apte à sa destination, le préparer ’ ; il peut être rendu par ‘ préparer, former ou équiper complètement. ’ Les entraineurs utilisaient deux méthodes fondamentales : la première incitait l’élève à fournir le plus d’efforts physiques possible pour atteindre le meilleure résultat ; la deuxième visait à améliorer sa technique et son style. AA213
Sacrifice d’un porc
G 112 Ce plateau en céramique d’un peintre d’Epidromos, du début du 5è siècle av. J.-C., représente le sacrifice d’un porc.
Après un sacrifice,
les athlètes juraient
qu’ils s’étaient entrainés
pendant dix mois.
Dans la Grèce antique, le masseur jouait aussi un rôle dans l’entrainement des athlètes. Sa tâche consistait à leur enduire le corps d’huile. De même que l’huile a un effet adoucissant et thérapeutique, de même la Parole de Dieu peut consoler et guérir un ‘ athlète ’ chrétien épuisé. C’est le sens des paroles du disciple Jacques (5:13-15, Segond 21) : « Quelqu’un parmi vous est-il malade ? Qu’il appelle les anciens (..) et qu’ils prient pour lui en appliquant de l’huile au nom du Seigneur. »  AA217
Aucun anathème n’est
jeté dans les Écritures
sur le sport.
Les apôtres s’en sont
servis pour illustrer
leur enseignement.
« Si quelqu’un lutte
dans les jeux,
il n’est couronné que
s’il a lutté selon
les règles. »
2 Timothée 2:5
Pour être autorisé
à participer aux jeux,
il fallait remplir
des conditions
très strictes
Une grande partie du succès reposait néanmoins sur l’athlète et son implication dans un entrainement rigoureux. Pour être autorisé à participer aux jeux, il fallait remplir des conditions très strictes. Les exigences étaient strictes, comprenant abstinence et régime alimentaire draconien.  AA214  AA215
 
Paul faisait référence à ces règles quand il a écrit aux chrétiens de Corinthe, ville à proximité de laquelle se déroulaient les jeux isthmiques : « Tout homme qui participe à une compétition se maîtrise en toutes choses. » (1 Corinthiens 9:25) et à Timothée : « Si quelqu’un lutte dans les jeux, il n’est couronné que s’il a lutté selon les règles. » De la même manière, celui qui participe à la course pour la vie doit satisfaire aux exigences de Dieu et se conformer notamment à ses normes de moralité exposées dans sa Parole.
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Pélikè à figures rouges,
Lutteurs
Vers 400 av.n.è
G 539
Sully 1er salle 47 vit 5
 >
Amphore à panse
E 805
 
Vers 560 av.n.è
Comment y parvenir ? La réponse tient dans cette illustration saisissante : « Mon corps, je le bourre de coups et l’emmène comme un esclave. » (1 Corinthiens 9:27) En maîtrisant fermement ses désirs et ses traits de caractère charnels, Paul se battait ainsi pour empêcher que ses faiblesses ne prennent le dessus. Pécher vient d’ailleurs d’une racine grecque qui signifie ‘ manquer la cible (le but) ’, comme lorsqu’on lance le javelot (Romains 3:9). Et les apôtres ont loué ceux qui grâce à l’action de la Parole de Dieu et de l’esprit saint continuaient de lutter ainsi (1 Corinthiens 6:9-11 ; 1 Pierre 4: 3-4). Cet entraînement intensif est aussi sous-entendu dans l’expression : « comme ceux, qui par l’usage, ont les facultés de perception exercées », littéralement « les organes des sens ayant été exercés comme un gymnaste ». - Hébreux 5:14
Guerrier combattant,
dit Gladiateur Borghèse  
 
MR 224
 
Vers 100 av. J.-C. Denon Galerie Daru salle B
Paul montre qu’il avait l’esprit fixé
sur la poursuite
d’objectifs spirituels
en termes imagés en 1 Corinthiens 9.
‘ La force brutale
ne suffisait pas ;
il fallait avoir un coup d’œil sûr et
savoir mettre à
profit les faiblesses de l’adversaire.
Il fallait savoir porter certains coups appris à l’école et surprendre son rival par des attitudes et des mouvements 
« Voici de quelle façon je dirige
mes coups :
je les dirige
de façon à ne
pas battre l’air. » 
 
1 Corinthiens 9:26
trompeurs. ’ AA216  Une invitation personnelle à repérer nos points faibles, à nous évaluer honnêtement, et … à ne plus battre l’air.
Dans les jeux, les coureurs n’étaient pas alourdis par des vêtements ou un équipement. Les athlètes couraient nus. Cette nudité favorisait l’agilité, la liberté de mouvement et la dextérité. Ils ne portaient aucun poids inutile qui leur aurait fait gaspiller de l’énergie. C’est la pensée de Paul : « Rejetons tous fardeau et courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée. » (Hébreux 12 :1, TOB,2010). Quel genre de poids pourrait entraver notre course pour la vie ?
« Débarrassons-nous
aussi de tout poids. »
Hébreux 12:1
« Tout homme qui participe à une compétition
se maîtrise
en toutes choses. »
1 Corinthiens 9:25

« J’ai achevé ma course.  Le prix de
la victoire est déjà préparé pour moi. »
2 Timothée 4:6

L’exemple contenu en 1 Corinthiens 4:9 s’inspire sans doute des compétitions romaines. Paul et ses compagnons sont comparés à ceux qui sont amenés dans l’arène pour le dernier spectacle. Hébreux 10:32, 33 fait sans doute allusion aux jeux romains. Paul lui-même fut peut-être exposé aux dangers des jeux romains, si on considère sa mention, en 1 Corinthiens 15:32, de ‘ combats contre des bêtes sauvages à Éphèse ’. AA219
<
Discobole     G 111
 
Sully 1er
Campana salle 43
>
Coupe à figures rouges  Athlète G 291 int Sully 1er salle 43 vit 22
 <
Coupe à figures rouges  Athlète
 
G 291 int Sully 1er salle 43 vit 22
>
Amphore panathénaïque miniature CA 2930 Face B : Coureur Vers 400 av n.è. Sully 1er salle 44 vit 5
Dans l’antiquité, toutes les courses à pied n’étaient pas des sprints. Le dolichos par exemple était une épreuve d’endurante.. AA220 La course chrétienne l’est aussi. C’est en persévérant jusqu’au bout que l’on reçoit le prix. Peu avant sa mort Paul a pu dire : « Le moment de mon départ est arrivé. J’ai combattu le bon combat. J’ai achevé ma course. J’ai gardé la foi. Le prix de la victoire (..) est déjà préparé pour moi. » - 2 Timothée 4:6,7, Bible du Semeur
Victoire (Niké) couronnant un athlète
G 502
 
Vers 400 - 375 avant J.-C Sully 1er salle 39
vit 9 : scènes athlétiques
Nikê signifie victoire
en grec.
Des artistes
ont représenté
cette déesse ailée
de la victoire
couronnant le vainqueur
Dans les concours le vainqueur recevait une couronne faite de feuilles et de fleurs. AA218 Avec cette image présente à l’esprit, Paul demande aux Corinthiens : « Ne avez-vous pas que les coureurs, dans une course, courent tous, mais qu’un seul reçoit le prix ? Courez de manière à l’obtenir. Eux le font pour une couronne corruptible, mais nous, une incorruptible. » (1 Corinthiens 9:24,25). Quelle différence ! Le même prix est offert à tous ceux qui achèvent la course. Au sujet de cette couronne de bien plus grande valeur, l’apôtre Pierre dira : « Vous recevrez la couronne de gloire qui ne peut se flétrir. » - 1 Pierre 5:4
Coupe à l'aurige vainqueur   
CA 5920
IVe - Ve siècle après J.-C.
 
Terre cuite,
 
Denon RdC
salle 30 vitr 1
Les cités grecques aimaient partager
la gloire de leurs athlètes. Leur retour était
acclamé par un
cortège triomphal.
C’est la métaphore de Paul :
« Grâces soient
rendus à Dieu qui
nous conduit
dans un cortège
triomphal en
compagnie
du Christ. »
2 Corinthiens 2:14
L'aurige (cocher), vainqueur à la course comme l'indiquent la palme qu'il tient d'une main et la couronne qu'il tend vers la foule, est coiffé d'un casque et vêtu d'une tunique sur laquelle il porte une protection rembourrée à manches longues maintenue par des lanières de cuir. Debout sur la caisse du char, il dirige fièrement le quadrige représenté de face selon les règles propres à l'Antiquité tardive.
Les champions des jeux antiques étaient très admirés. Ils étaient auréolés de gloire et représentaient un modèle pour les jeunes athlètes. Quel ‘ champion ’ les chrétiens prennent-ils pour modèle ? En prenant l’exemple des ‘ témoins ’ du passé qui furent non des spectateurs passifs, mais déjà des coureurs et des modèles de foi, Paul répond : « Courons avec endurance la course qui est placée devant nous, tandis que nous avons les yeux fixés sur l’Agent principal de notre foi : Jésus. » - Hébreux 12:1,2